mardi 19 juin 2007

Et si le régime démocratique était incapable de gérer le problème climatique?


Caricature de Clay Bennett

E pluribus unum...

"La démocratie n'est pas armée pour mener des guerres à long terme". C'est ainsi que le Christian Science Monitor résume la "cacophonie climatique" qui règne actuellement à Washington, remarquant avec une certaine amertume que les intérêts individuels ne sont pas forcément compatibles avec les intérêts d'une nation.

Il faut reconnaître que la situation actuelle amène à s'interroger. Alors que les Démocrates, forts de leur majorité, réfléchissent tant bien que mal à une ou plusieurs solution(s) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre nationales, les divergences de priorités individuelles éclatent au grand jour.

Quel point commun y-a t'il en effet entre le Michigan, qui lutte bec et ongle pour sauver une industrie automobile mal en point, et la Californie, éprouvée par une sécheresse catastrophique, et dont la population s'inquiète des conséquences d'un monde plus chaud? Ou entre le lobby du charbon, qui milite activement pour la mise en place de subventions favorisant la production de charbon liquide en tant que carburant, et certains juristes de Washington, qui souhaitent quant à eux que toutes les centrales du pays produisent au moins 15% d'énergie renouvelable? Ou entre la position anti-nucléaire d'associations environnementales comme GreenPeace et celle de ces mêmes juristes?

... valable uniquement en temps de crise bien perceptible par l'opinion?

Il n'est pas facile d'obtenir un consensus dans un pays de 300 millions d'habitants. Il est encore plus difficile d'obtenir un consensus qui corresponde aux intérêts réels de la nation. Malgré une réelle prise de conscience, le public américain n'est aujourd'hui pas vraiment alarmé par le problème du réchauffement climatique ; selon un sondage réalisé en juillet 2006 par le Pew Research Center, seuls 19% des Américains se disent "très inquiets face au réchauffement climatique", soit un niveau d'inquiétude uniquement comparable à celui des Chinois. Il faudra encore du temps avant qu'une volonté publique claire parvienne à contrebalancer les intérêts particuliers des uns et des autres.

D'ici là, les politiciens, élus par et pour le peuple, continueront à se disputer sur la nécessité d'informer ou non les écoliers américains de l'impact environnemental négatif résultant de la circulation de bus vides (le projet de loi ne prévoit à priori pas d'intégrer les camions vides à cette intéressante séance d'information). Au moins, comme le fait remarquer ironiquement le Christian Science Monitor, les juristes de Washington ne peuvent pas vraiment empirer la situation...

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