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jeudi 24 mars 2011

La phrase... d'un poète

"L'homme a survécu jusqu'ici parce qu'il était trop ignorant pour pouvoir réaliser ses désirs.
Maintenant qu'il peut les réaliser, il doit soit les changer, soit périr."

William Carlos Williams, médecin et poète américain (1883-1963)

La version originale de cette phrase se trouve ici.

mercredi 23 mars 2011

Wisdom of a poet?

Man has survived hitherto
because he was too ignorant to know
how to realize his wishes.
Now that he can realize them,
he must either change them
or perish.

William Carlos Williams (1883-1963)

La traduction française de ce texte se trouve ici.

vendredi 25 février 2011

La phrase... d'un spécialiste des chauves-souris

"Ce fut une horrible révélation. Je pensais que les chauves-souris s'accommoderaient de la chaleur. J'avais tort."

Comme il l'a récemment indiqué à New Scientist, le Dr. Justin Welbergen n'est pas près d'oublier le 12 janvier 2002. Ce jour là, vers 13h50, il s'est mis à pleuvoir des chauves-souris dans le parc de Nouvelle Galles du Sud (Australie) où l'aspirant docteur observait une colonie de renards volants noirs (Pteropus alecto). En 10 à 20 minutes, 3 500 cadavres étaient éparpillés sur le sol. La température atteignait alors 42,9 °C.

L'évènement, décrit en détail dans un article du prestigieux journal Proceedings of the Royal Society B, fait à ce jour partie des plus importants épisodes de mort collective naturelle jamais enregistrés chez un mammifère. Il est toutefois loin d'être unique : depuis 1994, il est estimé que la chaleur a coûté la vie à plus de 30 000 renards volants en Australie. Faute de relevés détaillés, il est difficile d'affirmer avec certitude que ce chiffre est en augmentation par rapport au passé. Toutefois, la hausse observée des températures sur l'île-continent (environ +0,17°C par décade), la fréquence accrue d'extrêmes thermiques et le déplacement d'au moins 750 km vers le sud de P. alecto au cours des 75 dernières années, tendraient tous à indiquer que c'est probablement le cas.

Ce n'est pas une bonne nouvelle. Comme la grande majorité des espèces tropicales, P. alecto a en effet évolué jusqu'à récemment dans un environnement marqué par des températures très stables. Ses mécanismes de défense face à l'hyperthermie sont donc restreints, et ce d'autant plus que la majorité des grandes zones tropicales (Australie, Amazonie, bassin du Congo) sont également des zones plates, offrant peu d'échappatoires à leur très nombreux habitants en cas de températures excessives. La biodiversité de ces régions est déjà soumise à des pressions très fortes. Or, nous en en avons impérativement besoin pour faire face aux défis du 21ème siècle. Il nous faut donc souhaiter que l'épisode du 12 janvier 2002 en Nouvelles Galles du Sud n'est pas le signe annonciateur d'un phénomène de grande ampleur... et s'atteler sérieusement à la réduction de nos émissions pour éviter qu'il ne le devienne.

Image : une colonie de Pteropus alecto. Auteur : Justin Welbergen.

dimanche 19 septembre 2010

La phrase... d'un historien

Journées du patrimoine 2010. Nous sommes aux limites de l’ancien duché de Bourgogne, massés devant la cheminée monumentale d’une salle de garde médiévale. Devant nous, le guide, coiffé de ce qui fut sans doute l’ancêtre de la casquette, joue négligemment avec une épée.

« La cheminée que vous avez devant vous est du XVII ème siècle. Elle est donc plus récente que le reste de la pièce, qui date du XIV ème siècle. La raison de cet ajout tardif ? Le froid. Au cours du XVIIème siècle, la France connaît plus de 30 hivers rigoureux, qui incitent à l’ajout massif de cheminées dans les bâtiments antérieurs. Cette cheminée est donc très typique de cette époque. Si vous voulez, on pourrait la comparer aux systèmes de climatisation qui prospèrent depuis la canicule de l’été 2003 et les étés chauds qui ont suivi : il y a 15 ans, bien peu de gens auraient songé à installer la climatisation chez eux. Depuis 2003, c’est devenu commun… »

Il n'y a pas que dans les carottes de glace et les anneaux des arbres que l'on peut voir le climat évoluer ! En Europe, le XVII ème siècle correspond en effet au premier minimum du "petit âge glaciaire" qui durera jusqu'au XIX ème siècle ou (selon les auteurs) le début du XX ème siècle. Quant au début du XXI ème siècle... gageons que les systèmes de refroidissement dans les habitations ont encore de beaux jours devant eux.

vendredi 23 avril 2010

La phrase... de Bertrand Barré

"Dans mon enfance, avant 1950, nous écoutions la "TSF" à table, (...) notamment une émission à succès qui s'intitulait fièrement "40 millions de Français". (...) La télévision en noir et blanc était encore une curiosité hors de prix et la voiture un grand luxe. Nous sommes aujourd'hui 64 millions de Français avec, presque tous, télévision, voiture, téléphone portable, machine à laver, etc. A l'école, j'apprenais que l'empire des Indes comptait 400 millions d'habitants : Inde, Pakistan, Bangladesh totalisent aujourd'hui près du triple et leur mode de vie change très vite".

Ainsi parle Bertrand Barré, ingénieur spécialiste du nucléaire, dans un récent article publié par l'Expansion. Loin de représenter un accès de nostalgie un peu ringard, ces propos sont significatifs. Ils illustrent en effet le changement sans précédent qui a marqué l'humanité au cours des dernières décennies.

Selon l'ONU, la population mondiale a ainsi pratiquement triplé en deux générations, passant de 2,5 milliards d'humains en 1950 à presque 7 milliards en 2010. Durant la même période, le niveau de vie des individus a beaucoup augmenté. En regardant l'espérance de vie à la naissance, un indicateur qui reflète des aspects aussi variés que le taux de mortalité infantile, les politiques de santé publique et l'accès aux soins médicaux et à la nourriture, on constate une progression fulgurante des chiffres. Alors qu'en 1900, un Américain ou un Britannique avait une espérance de vie à la naissance de 47 ans, un bébé naissant dans les même pays aujourd'hui peut espérer vivre près de 80 ans. Dans un pays très pauvre, comme le Bangladesh, l'espérance de vie à la naissance est d'ores et déjà supérieure de plus de 15 ans (64 ans) à celle observée aux États-Unis et au Royaume-Uni en 1900.

Selon toute probabilité, ces différents chiffres ne vous sont pas totalement étrangers. Ils sont évoqués de manière suffisamment fréquente pour ne plus susciter qu'un intérêt modéré chez la plupart d'entre nous. Pourtant, ils sont loin d'être anodins. La conjonction de la hausse spectaculaire du niveau de vie et de la taille de la population explique en bonne partie l'envolée des émissions de gaz à effet de serre observée au cours des dernières décennies. Mais en plus d'être la cause du problème, ces deux évolutions conditionnent également les réponses que nous pouvons y apporter. En effet, il est probable que les réflexes hérités du passé, y compris du passé récent, se révèlent obsolètes dans le contexte actuel. Les solutions adaptées à un monde de 3 milliards d'humains (avant 1960) ou de 5 milliards d'humains (1990) ne sont probablement pas les plus à même de répondre aux besoins d'un monde de 7 milliards d'humains ou plus.

Quelque part au cours du 20ème siècle, l'humanité a changé l'échelle du problème auquel elle était confronté. Par là même, elle a également changé la nature du problème. Cet aspect n'est pas forcément bien intégré dans les solutions proposées pour le résoudre. Il serait pourtant important d'en tenir compte... car c'est rarement dans l'urgence que l'on se révèle le plus créatif.

Image : évolution démographique depuis le Néolithique. Source : musée de l'Homme

mardi 30 mars 2010

La phrase d'... un chauffeur de taxi

Kiev, Ukraine, 3 décembre 2009.

- Snow? We have no more snow here. It's global hot !

La réponse de mon interlocuteur, un chauffeur de taxi à la quarantaine bedonnante, est précédée d'un énorme éclat de rire. Il faut dire que ma question (you have no snow here ?) n'est certainement pas un modèle d'intelligence : après tout, je suis parfaitement capable de voir qu'il pleut à verse !

Dans les faits, et comme ailleurs en Europe, les Ukrainiens n'ont pas manqué de neige cet hiver. Il n'empêche... mon chauffeur de taxi n'avait pas tout à fait tort. D'après l'institut de météorologie ukrainien, la température moyenne enregistrée en janvier et février a gagné 0,5°C en dix ans. Un saut énorme, largement suffisant pour justifier sa réponse... et son rire face à ma naïveté occidentale.

Image : la cathédrale Sainte Sophie, vue par Sophie

lundi 22 février 2010

La phrase de... Svante Arrhenius

"Il est incroyable qu'un sujet aussi insignifiant ait pu me coûter une année entière de travail".

Quelques années plus tard, c'est ainsi que le scientifique suédois reviendra sur les innombrables équations qu'il a consacré au CO2 entre 1894 et 1895. Tout commence le 24 décembre 1894, lorsque Svante décide de noyer le désespoir dans lequel l'a plongé le départ de sa jeune et jolie femme par un calcul long et fastidieux : quel serait l'impact potentiel d'une modification de la concentration des gaz à effet de serre de l'atmosphère ? Ses cogitations mathématiques, qui rempliront des pages et des pages, l'amèneront à la conclusion qu'une baisse de 30% à 50% de la concentration de CO2 dans l'atmosphère se traduirait par une diminution de la température du globe de 4°C à 5°C. Inversement, une hausse de 50% de la concentration de CO2 se solderait par une augmentation de la température moyenne de 5°C à 6°C.

Ce travail, remarquablement proche des estimations actuelles, n'intéresse rigoureusement personne. Malgré cette déconvenue, Svante ne se laisse pas abattre ; quelques années plus tard, en 1903, il gagne ainsi le prix Nobel de chimie pour son travail sur la conductivité électrique des solutions salines.... et retrouve rapidement la félicité conjugale dans les bras d'une nouvelle femme.