mardi 29 mars 2011

Pourquoi je n'aime pas les prospectus

A tous ceux qui, comme moi, espèrent secrètement recevoir autre chose que des factures et des prospectus lors de l'ouverture quotidienne de leur boîte aux lettres, je tiens à adresser ce message d'espoir : il arrive aussi de recevoir du courrier décalé.

C'est du moins la conclusion à laquelle je suis arrivée après avoir parcouru avec une perplexité grandissante le prospectus envoyé gracieusement à mon domicile par la campagne "j'aime mon prospectus", téléchargeable pour les curieux en cliquant ici.

Du papier à la publicité...
Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : "j'aime mon prospectus" m'écrit pour m'expliquer pourquoi le prospectus est indispensable à ma vie quotidienne. Jusque là, tout est très logique : avec un nom pareil, il était improbable que cette campagne vise à me convaincre de la nécessité de parrainer d'urgence le panda géant, menacé d'extinction. Non, là où les choses glissent insensiblement dans le surréalisme, c'est que "j'aime mon prospectus" a axé sa communication sur le fait que "nous serions drôlement mal partis dans un monde sans papier, le produit vert par excellence". Et là, je m'excuse, mais je ne vois pas le rapport.

Que le papier soit indispensable à notre vie quotidienne, soit. Qu'il soit un produit vert, ça se discute... Et quoi qu'il en soit, cela n'absout en rien la marée de prospectus reçue presque quotidiennement par le citoyen lambda. Car à mon sens, le gros problème du prospectus, ce n'est pas tellement le fait qu'il soit fabriqué à partir de papier (encore heureux, il ne manquerait plus qu'il soit en plastique!), c'est le fait qu'il soit l'instrument d'une consommation excessive, délétère pour l'environnement et le porte-monnaie.

... ou l'escalade de la production de déchets
D'après "j'aime mon prospectus", 65% des gens ayant reçu un prospectus procèdent à un achat qui y est lié. Cette affirmation m'a laissée pensive. Je constate en effet que la majorité des prospectus que je reçois concernent des produits alimentaires. Or, ces derniers font partie des produits pour lesquels les consommateurs sont captifs ; il est bien évident que les gens continueront de se nourrir, quelque soit la conjoncture économique. On peut donc s'interroger sur la nécessité de promouvoir les achats de nourriture, surtout quand on sait que dans les pays développés, cette dernière finit en moyenne pour 30% à 40% directement dans la poubelle. N'aurait-il pas été plus honnête de faire remarquer que les prospectus favorisent les achats compulsifs de produits qui ne seront jamais mangés ou utilisés et génèrent en conséquence des déchets très importants ?

Je m'en vais de ce pas coller une étiquette "pas de publicité" sur ma boîte aux lettres.

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