mardi 27 mai 2008

Inconvenant ours polaire

Un classement préoccupant

Ces derniers temps, Sarah Palin, gouverneur républicaine de l'Etat d'Alaska, voit les ours polaires d'un mauvais oeil. Ces derniers ne viennent-ils pas d'être classés de façon fort inopportune sur la liste des espèces menacées des Etats-Unis ? La nouvelle n'augure rien de bon pour les plantigrades. Mais pour Mme Palin, elle n'augure surtout rien de bon pour l'économie de l'Alaska. L'ours polaire classé, ce sont les côtes nord et nord-ouest de l'état qui risquent de devenir inaccessibles à l'exploitation pétrolière et gazéifère... et des millions de dollars d'investissement qui risquent de s'envoler en fumée.

La pilule est d'autant plus dure à avaler que la population d'ours polaires de l'Alaska est aujourd'hui florissante ; comment imaginer dans ces conditions qu'elle puisse totalement disparaître d'ici 2050, ainsi que le prédisent certains scientifiques ?

Indissociable alliance

Pourtant, les faits semblent donner raison à ces cassandres : si l'ours polaire se porte encore bien, la glace arctique dont sa survie dépend se porte, elle, plutôt mal. Au rythme actuel, l'Arctique pourrait être totalement dégelé en été vers le milieu du 21ème siècle selon Environnement Canada. Les investisseurs se frotteront sans doute les mains à cette nouvelle, qui offre des opportunités économiques inédites (transport maritime plus rapide, exploitation de gisement pétrolifère inaccessibles actuellement). Pour les ours polaires toutefois, une telle évolution se révèlerait fatale : elle impliquerait une période trop longue sans possibilité de chasse des phoques annelés, amenant inévitablement l'espèce à l'extinction.

Les glaces de l'Arctique : un pivot climatique

Le sort de l'ours polaire ne préoccuperait sans doute pas grand monde s'il n'était pas inextricablement lié à celui de la planète. Les glaces de l'Arctique sont en effet vitales pour l'équilibre climatique de la Terre. Leur disparition entraînerait une "surchauffe" dont il est impossible de mesurer les conséquences. Le gouverneur Palin a raison : le classement en espèce menacée de l'ours polaire est très préoccupante pour l'Alaska. En fait, elle est même très préoccupante pour l'ensemble des habitants de cette planète.

Image : au Spitzberg...

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