mercredi 11 août 2010

Les bienfaits cachés des baleines

Avis à tous ceux qui regrettent le peu d'avancées sur la question de la fertilisation des océans : j'ai une bonne nouvelle ! Plutôt que de se lancer dans des opérations coûteuses et pas forcément bien maîtrisées de relargage de fer dans les zones anémiées du Pacifique sud pour favoriser la croissance des populations de phytoplancton, il suffit de promouvoir la protection de la baleine !

C'est du moins ce que l'on peut conclure d'un article récemment paru dans le journal scientifique Fish and Fisheries. Les auteurs de l'article, des chercheurs australiens, ont en effet analysé la teneur en fer des fèces de baleine. Il en ressort que la concentration en fer des fèces est environ 10 millions de fois plus élevée que celle de l'eau de mer en Antarctique. Chaque fois qu'une baleine crotte, elle contribue donc à fertiliser les océans. Compte tenu de l'état des stocks de baleines dans le Pacifique sud, cette contribution est à l'heure actuelle négligeable. On peut toutefois penser qu'il n'en a pas toujours été ainsi et que par le passé, les grands mammifères marins ont contribué à l'équilibre en fer des eaux qui bordent l'Antarctique. En théorie, rien n'empêche cette contribution de reprendre une place prépondérante... à condition bien sûr de se donner les moyens de protéger les espèces concernées.

2 commentaires:

Nico a dit…

D'où vient ce fer ?
Il y a des chances que le fer soit déjà dans les océans avant que les baleines ne le relarguent. C'est un jeu à somme nulle au niveau des océans.

Les baleines ont peut être un effet en concentrant le fer.

Sophie a dit…

D'après ce que j'en comprends, le fer tombe au fond des océans, à mois d'être absorbé dans les eaux de surface par le phytoplancton. Le krill mange ensuite le phytoplancton, et est mangé à son tour par les baleines, qui recyclent le fer dans les eaux de surface via leurs fèces. S'il y a moins de baleines, le krill n'est pas mangé, il meurt et tombe au fond des océans. Ce fer est alors perdu et au fur et à mesure, il y a de moins en moins de phytoplancton et de krill. Ceci nous ramène quand même à la question fondamentale : peut-on inverser ce cycle sans rajouter du fer ? Je n'ai pas de certitudes, mais le fait que les baleines soient capables de couvrir de grandes distances doit sans doute permettre de rajouter progressivement du fer dans les zones anémiées à partir des zones plus riches...