Pour un peu, on pourrait presque croire que Dominique Strauss-Kahn le fait exprès. Ses aventures d'outre-Atlantique ont en effet tellement fait couler d'encre dans les médias français qu'elles les ont empêchés de remarquer que les grandes lignes du 21ème siècle sont en train de se mettre en place ailleurs que dans les Sofitels new-yorkais.
Prenez son arrestation le 14 mai, par exemple. La date est infortunée : elle a rendu la plupart des quotidiens français aveugles à la publication le 13 mai par Wikileaks de câbles diplomatiques secrets échangés entre les différents pays circumpolaires. C'est dommage, car ces derniers mettaient clairement en avant les tensions territoriales actuelles et à venir sur un Arctique en cours de réchauffement. Ils insistaient notamment sur les revendications danoises sur le Pôle nord, ainsi que sur les opportunités d'exploitation géologiques qui s'ouvriraient aux Américains en cas d' indépendance du Groenland. Par ailleurs, ils indiquaient le désir des Américains et des Russes de ne pas voir l'OTAN se mêler à la discussion sur l'Arctique.
On ne peut malheureusement pas s'étonner que des informations de ce type aient été jugées moins prioritaires que les frasques sexuelles putatives d'un éventuel candidat à la présidentielle. Toutefois, on aurait pu être en droit d'espérer que les médias français parviennent à rapporter l'annonce lourde de signification de Vladimir Poutine le 2 juillet d'un envoi de troupes d'élite en Arctique, une information qui a fait les choux gras de la presse scandinave. Mais voilà : le 2 juillet, c'était aussi la date du deuxième rebondissement DSK... La potentielle guerre pour le pétrole de l'Arctique pouvait bien attendre.
lundi 4 juillet 2011
mardi 29 mars 2011
Pourquoi je n'aime pas les prospectus
A tous ceux qui, comme moi, espèrent secrètement recevoir autre chose que des factures et des prospectus lors de l'ouverture quotidienne de leur boîte aux lettres, je tiens à adresser ce message d'espoir : il arrive aussi de recevoir du courrier décalé.
C'est du moins la conclusion à laquelle je suis arrivée après avoir parcouru avec une perplexité grandissante le prospectus envoyé gracieusement à mon domicile par la campagne "j'aime mon prospectus", téléchargeable pour les curieux en cliquant ici.
Du papier à la publicité...
Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : "j'aime mon prospectus" m'écrit pour m'expliquer pourquoi le prospectus est indispensable à ma vie quotidienne. Jusque là, tout est très logique : avec un nom pareil, il était improbable que cette campagne vise à me convaincre de la nécessité de parrainer d'urgence le panda géant, menacé d'extinction. Non, là où les choses glissent insensiblement dans le surréalisme, c'est que "j'aime mon prospectus" a axé sa communication sur le fait que "nous serions drôlement mal partis dans un monde sans papier, le produit vert par excellence". Et là, je m'excuse, mais je ne vois pas le rapport.
Que le papier soit indispensable à notre vie quotidienne, soit. Qu'il soit un produit vert, ça se discute... Et quoi qu'il en soit, cela n'absout en rien la marée de prospectus reçue presque quotidiennement par le citoyen lambda. Car à mon sens, le gros problème du prospectus, ce n'est pas tellement le fait qu'il soit fabriqué à partir de papier (encore heureux, il ne manquerait plus qu'il soit en plastique!), c'est le fait qu'il soit l'instrument d'une consommation excessive, délétère pour l'environnement et le porte-monnaie.
... ou l'escalade de la production de déchets
D'après "j'aime mon prospectus", 65% des gens ayant reçu un prospectus procèdent à un achat qui y est lié. Cette affirmation m'a laissée pensive. Je constate en effet que la majorité des prospectus que je reçois concernent des produits alimentaires. Or, ces derniers font partie des produits pour lesquels les consommateurs sont captifs ; il est bien évident que les gens continueront de se nourrir, quelque soit la conjoncture économique. On peut donc s'interroger sur la nécessité de promouvoir les achats de nourriture, surtout quand on sait que dans les pays développés, cette dernière finit en moyenne pour 30% à 40% directement dans la poubelle. N'aurait-il pas été plus honnête de faire remarquer que les prospectus favorisent les achats compulsifs de produits qui ne seront jamais mangés ou utilisés et génèrent en conséquence des déchets très importants ?
Je m'en vais de ce pas coller une étiquette "pas de publicité" sur ma boîte aux lettres.
C'est du moins la conclusion à laquelle je suis arrivée après avoir parcouru avec une perplexité grandissante le prospectus envoyé gracieusement à mon domicile par la campagne "j'aime mon prospectus", téléchargeable pour les curieux en cliquant ici.
Du papier à la publicité...
Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : "j'aime mon prospectus" m'écrit pour m'expliquer pourquoi le prospectus est indispensable à ma vie quotidienne. Jusque là, tout est très logique : avec un nom pareil, il était improbable que cette campagne vise à me convaincre de la nécessité de parrainer d'urgence le panda géant, menacé d'extinction. Non, là où les choses glissent insensiblement dans le surréalisme, c'est que "j'aime mon prospectus" a axé sa communication sur le fait que "nous serions drôlement mal partis dans un monde sans papier, le produit vert par excellence". Et là, je m'excuse, mais je ne vois pas le rapport.
Que le papier soit indispensable à notre vie quotidienne, soit. Qu'il soit un produit vert, ça se discute... Et quoi qu'il en soit, cela n'absout en rien la marée de prospectus reçue presque quotidiennement par le citoyen lambda. Car à mon sens, le gros problème du prospectus, ce n'est pas tellement le fait qu'il soit fabriqué à partir de papier (encore heureux, il ne manquerait plus qu'il soit en plastique!), c'est le fait qu'il soit l'instrument d'une consommation excessive, délétère pour l'environnement et le porte-monnaie.
... ou l'escalade de la production de déchets
D'après "j'aime mon prospectus", 65% des gens ayant reçu un prospectus procèdent à un achat qui y est lié. Cette affirmation m'a laissée pensive. Je constate en effet que la majorité des prospectus que je reçois concernent des produits alimentaires. Or, ces derniers font partie des produits pour lesquels les consommateurs sont captifs ; il est bien évident que les gens continueront de se nourrir, quelque soit la conjoncture économique. On peut donc s'interroger sur la nécessité de promouvoir les achats de nourriture, surtout quand on sait que dans les pays développés, cette dernière finit en moyenne pour 30% à 40% directement dans la poubelle. N'aurait-il pas été plus honnête de faire remarquer que les prospectus favorisent les achats compulsifs de produits qui ne seront jamais mangés ou utilisés et génèrent en conséquence des déchets très importants ?
Je m'en vais de ce pas coller une étiquette "pas de publicité" sur ma boîte aux lettres.
jeudi 24 mars 2011
La phrase... d'un poète
"L'homme a survécu jusqu'ici parce qu'il était trop ignorant pour pouvoir réaliser ses désirs.
Maintenant qu'il peut les réaliser, il doit soit les changer, soit périr."
William Carlos Williams, médecin et poète américain (1883-1963)
La version originale de cette phrase se trouve ici.
Maintenant qu'il peut les réaliser, il doit soit les changer, soit périr."
William Carlos Williams, médecin et poète américain (1883-1963)
La version originale de cette phrase se trouve ici.
mercredi 23 mars 2011
Wisdom of a poet?
Man has survived hitherto
because he was too ignorant to know
how to realize his wishes.
Now that he can realize them,
he must either change them
or perish.
William Carlos Williams (1883-1963)
La traduction française de ce texte se trouve ici.
because he was too ignorant to know
how to realize his wishes.
Now that he can realize them,
he must either change them
or perish.
William Carlos Williams (1883-1963)
La traduction française de ce texte se trouve ici.
vendredi 25 février 2011
La phrase... d'un spécialiste des chauves-souris
"Ce fut une horrible révélation. Je pensais que les chauves-souris s'accommoderaient de la chaleur. J'avais tort."
Comme il l'a récemment indiqué à New Scientist, le Dr. Justin Welbergen n'est pas près d'oublier le 12 janvier 2002. Ce jour là, vers 13h50, il s'est mis à pleuvoir des chauves-souris dans le parc de Nouvelle Galles du Sud (Australie) où l'aspirant docteur observait une colonie de renards volants noirs (Pteropus alecto). En 10 à 20 minutes, 3 500 cadavres étaient éparpillés sur le sol. La température atteignait alors 42,9 °C.
L'évènement, décrit en détail dans un article du prestigieux journal Proceedings of the Royal Society B, fait à ce jour partie des plus importants épisodes de mort collective naturelle jamais enregistrés chez un mammifère. Il est toutefois loin d'être unique : depuis 1994, il est estimé que la chaleur a coûté la vie à plus de 30 000 renards volants en Australie. Faute de relevés détaillés, il est difficile d'affirmer avec certitude que ce chiffre est en augmentation par rapport au passé. Toutefois, la hausse observée des températures sur l'île-continent (environ +0,17°C par décade), la fréquence accrue d'extrêmes thermiques et le déplacement d'au moins 750 km vers le sud de P. alecto au cours des 75 dernières années, tendraient tous à indiquer que c'est probablement le cas.
Ce n'est pas une bonne nouvelle. Comme la grande majorité des espèces tropicales, P. alecto a en effet évolué jusqu'à récemment dans un environnement marqué par des températures très stables. Ses mécanismes de défense face à l'hyperthermie sont donc restreints, et ce d'autant plus que la majorité des grandes zones tropicales (Australie, Amazonie, bassin du Congo) sont également des zones plates, offrant peu d'échappatoires à leur très nombreux habitants en cas de températures excessives. La biodiversité de ces régions est déjà soumise à des pressions très fortes. Or, nous en en avons impérativement besoin pour faire face aux défis du 21ème siècle. Il nous faut donc souhaiter que l'épisode du 12 janvier 2002 en Nouvelles Galles du Sud n'est pas le signe annonciateur d'un phénomène de grande ampleur... et s'atteler sérieusement à la réduction de nos émissions pour éviter qu'il ne le devienne.
Image : une colonie de Pteropus alecto. Auteur : Justin Welbergen.
Image : une colonie de Pteropus alecto. Auteur : Justin Welbergen.
Inscription à :
Articles (Atom)