Ainsi parle Bertrand Barré, ingénieur spécialiste du nucléaire, dans un récent article publié par l'Expansion. Loin de représenter un accès de nostalgie un peu ringard, ces propos sont significatifs. Ils illustrent en effet le changement sans précédent qui a marqué l'humanité au cours des dernières décennies.

Selon toute probabilité, ces différents chiffres ne vous sont pas totalement étrangers. Ils sont évoqués de manière suffisamment fréquente pour ne plus susciter qu'un intérêt modéré chez la plupart d'entre nous. Pourtant, ils sont loin d'être anodins. La conjonction de la hausse spectaculaire du niveau de vie et de la taille de la population explique en bonne partie l'envolée des émissions de gaz à effet de serre observée au cours des dernières décennies. Mais en plus d'être la cause du problème, ces deux évolutions conditionnent également les réponses que nous pouvons y apporter. En effet, il est probable que les réflexes hérités du passé, y compris du passé récent, se révèlent obsolètes dans le contexte actuel. Les solutions adaptées à un monde de 3 milliards d'humains (avant 1960) ou de 5 milliards d'humains (1990) ne sont probablement pas les plus à même de répondre aux besoins d'un monde de 7 milliards d'humains ou plus.
Quelque part au cours du 20ème siècle, l'humanité a changé l'échelle du problème auquel elle était confronté. Par là même, elle a également changé la nature du problème. Cet aspect n'est pas forcément bien intégré dans les solutions proposées pour le résoudre. Il serait pourtant important d'en tenir compte... car c'est rarement dans l'urgence que l'on se révèle le plus créatif.
Image : évolution démographique depuis le Néolithique. Source : musée de l'Homme
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