vendredi 25 février 2011

La phrase... d'un spécialiste des chauves-souris

"Ce fut une horrible révélation. Je pensais que les chauves-souris s'accommoderaient de la chaleur. J'avais tort."

Comme il l'a récemment indiqué à New Scientist, le Dr. Justin Welbergen n'est pas près d'oublier le 12 janvier 2002. Ce jour là, vers 13h50, il s'est mis à pleuvoir des chauves-souris dans le parc de Nouvelle Galles du Sud (Australie) où l'aspirant docteur observait une colonie de renards volants noirs (Pteropus alecto). En 10 à 20 minutes, 3 500 cadavres étaient éparpillés sur le sol. La température atteignait alors 42,9 °C.

L'évènement, décrit en détail dans un article du prestigieux journal Proceedings of the Royal Society B, fait à ce jour partie des plus importants épisodes de mort collective naturelle jamais enregistrés chez un mammifère. Il est toutefois loin d'être unique : depuis 1994, il est estimé que la chaleur a coûté la vie à plus de 30 000 renards volants en Australie. Faute de relevés détaillés, il est difficile d'affirmer avec certitude que ce chiffre est en augmentation par rapport au passé. Toutefois, la hausse observée des températures sur l'île-continent (environ +0,17°C par décade), la fréquence accrue d'extrêmes thermiques et le déplacement d'au moins 750 km vers le sud de P. alecto au cours des 75 dernières années, tendraient tous à indiquer que c'est probablement le cas.

Ce n'est pas une bonne nouvelle. Comme la grande majorité des espèces tropicales, P. alecto a en effet évolué jusqu'à récemment dans un environnement marqué par des températures très stables. Ses mécanismes de défense face à l'hyperthermie sont donc restreints, et ce d'autant plus que la majorité des grandes zones tropicales (Australie, Amazonie, bassin du Congo) sont également des zones plates, offrant peu d'échappatoires à leur très nombreux habitants en cas de températures excessives. La biodiversité de ces régions est déjà soumise à des pressions très fortes. Or, nous en en avons impérativement besoin pour faire face aux défis du 21ème siècle. Il nous faut donc souhaiter que l'épisode du 12 janvier 2002 en Nouvelles Galles du Sud n'est pas le signe annonciateur d'un phénomène de grande ampleur... et s'atteler sérieusement à la réduction de nos émissions pour éviter qu'il ne le devienne.

Image : une colonie de Pteropus alecto. Auteur : Justin Welbergen.

jeudi 17 février 2011

Petite histoire de chauffage...

Chaque hiver, la même question existentielle revient me tarauder : chauffer ou ne pas chauffer ? Evidemment, quand il fait -10°C dehors, la solution paraît assez évidente. Mais qu'en est-il quand il fait 17°C à l'intérieur ? Faut-il alors lancer le chauffage ???

Je ne vous infligerai pas à nouveau la classique litanie sur le fait que les dépenses énergétiques liées au chauffage augmentent fortement pour chaque degré gagné en température intérieure, vous avez certainement bien d'autres occasions de l'entendre. En revanche, permettez moi de vous signaler l'existence d'une récente étude, publiée dans le journal scientifique Obesity Review. Selon cette dernière, la hausse de la température moyenne des maisons aux Etats-Unis (qui est passée de 19,3°C en 1987 à 20,2°C en 2005) pourrait bien avoir favorisé l'aggravation de l'épidémie d'obésité qui sévit dans ce pays. En effet, la baisse des dépenses énergétiques qui résulte d'un chauffage accru des maisons limiterait la présence de tissu adipeux brun ( impliqué dans la thermorégulation de l'organisme), et le peu qui resterait serait de surcroît moins efficace. C'est bien dommage, car pour exercer son office de radiateur intégré, ce dernier prélève abondamment dans la graisse classique - nos fameuses petites poignées d'amour...

Quand on sait qu'en moyenne, un bébé Américain né en 2010 peut espérer vivre 3 ans de moins qu'un Français né la même année et 4 ans de moins qu'un Japonais, et que 20% à 30% de cette différence serait liée au surpoids, on ne peut pas s'empêcher de conclure que chauffer ou ne pas chauffer, telle est bel et bien la question !

mardi 1 février 2011

Petite pause...

La naissance d’un petit bout me tient temporairement éloignée des claviers d'ordinateur, mais je ne vous oublie pas ! Je reviens dès que possible…